Rendue à Osoyoos, le vendredi 12 octobre, la pile de mon ordi était à plat et pas moyen de trouver un café avec internet où j’allais pouvoir brancher mon ordi pour le recharger. J’écris dans un cahier que j’ai reçu en cadeau avant mon départ. J’écris à la main, sans mon ordi !
La route pour me rendre à Osoyoos est un véritable serpentin ! La route se tortille pour monter et descendre toutes les collines. C’est l’automne, les couleurs sont au rendez-vous. Les couleurs des automnes québécois n’ont rien à envier à personne !
Osoyoos.
Wow !
Je resta bouche bée dans la petite halte routière qui offre un point de vue sur la ville, bien au creux d’une vallée. L’arrivée offre un point de vue semblable à celui quand on arrive à Baie St Paul… vous voyez un peu le genre ?
Un grand lac, avec le village et les champs en bordure de l’étendu d’eau. La ville apparaît comme un oasis au milieu d’un désert.
Une presqu’île avance dans le lac… ce petit espace orangé allait devenir mon terrain de camping… Un parc provincial.
Le premier tour de ville me mena à Oliver, la ville suivante. C’est là que j’aurais pu me rendre pour ramasser des fruits être arrivée plus tôt.
Des routes bordées de vergers ; pêches, pommes, prunes, cerises, nectarines, raisins, melon et j’en passe. Ça donnait le goût d’arrêter dans l’accotement et d’en ramasser un peu ! Mais je suis arrêté dans les kiosques de fruits ! Je regardais ça et j’avais envie de travailler quelques jours ou semaines et essayer ce type de travail…
De retour à Osoyoos, je suis allée au Parc provincial. Une route bien étroite de 1km au centre du lac, pour mener au petit terrain de camping de 41 emplacements. Super cute ! De tous les côtés ! 22$ la nuit, les parcs provinciaux sont toujours pas chers…
Mais, ce jour-là… ayant compté mon budget toute la journée en roulant… 22$ je trouvais ça cher… et je m’ennuyais de mes campings déserts et fermés ! Le gardien du parc, charmant et âgé autour de 70, vient me rejoindre pour faire mon inscription. Je me permis de lui dire que son camping était le plus cher de tout les parcs provinciaux que j’avais vu jusqu’à maintenant en Colombie-Britannique! Il détendit l’atmosphère en supposant au moment de mon inscription que mon nom de famille était : « vous êtes belle» dans un français peu reconnaissable… Il était charmant et charmeur !
Le coucher de soleil était coloré et sur la petite point de mon île, l’eau reflétait les nuages rosés… c’était très beau…
Ayant fait des courses pour mon souper… et ayant payé 22$, je décidai de ramasser des brindilles, de me faire un feu et de profiter de mon emplacement.
Mon premier feu.
Je n’avais jamais fait de feu toute seule… chez-nous on ne chauffait pas au bois, et j’ai toujours été avec des gens qui spontanément prenait les devants pour faire le feu.
J’eu un problème de papier… les brochures touristiques en papier glacé et imprimé 4 couleurs, elles brûlent mal et sentent fortes… Alors, c’est mon guide des campings de l’est, fourni par la CAA qui résout la situation !
Ha ! Il était beau mon feu, très artistique ! Les branchailles et brindilles placées avec soin ! Un chef d’œuvre ! Qui dura le temps de me faire des toasts et de boire ma tisane… Je n’avais pas trouvé grand bois secs sur mon île !
Au matin, le gardien du parc passa me souhaiter un bon début de journée et voir si j’avais bien dormi. Nous échangions un peu et j’appris que la saison se terminait dans deux jours… il restait samedi et dimanche soir. Puis, parce qu’il m’aimait bien, m’invita a revenir sans avoir à payer.
Je lui proposai de travailler avec lui quelques heures pour « payer » ma nuit. Il rigola de moi en me serrant par l’épaule, je pris sa réaction pour un non !
Je restai à la plage quelques heures et explora le centre-ville.
J’offris mon aide à un monsieur du club de l’âge d’or qui travaillait au terrain de pétanque… mais il me trouva curieuse…
La plage. Superbe et ensoleillée… J’avoue que après la tempête de neige entre Jasper et Lac Louise, j’étais contente de voir du soleil et d’être en t-shirt.
Je pris des photos et j’écrivis.
Assis dans ma chaise soleil Turgeon, je prenais un bain de soleil en écrivant.
Je fis interrompue par un itinérant québécois, incohérent, de cinquante ans, ramasseur de fruits depuis 6 ans, « porteur de paix », aux dentiers qui claquaient et au cou qui coinçait. Il était musicien et était venu dans l’ouest pour faire de la musique, mais il a ramassé des fruits et la droite était entrain d’en faire un sans-abri alors qu’il s’était battu pour les droits des autochtones. C’est parce que les anglais le rendent fou. Dommage qu’il était si incohérent, dans ses moments de lucidité, il avait l’air gentil, un bon regard.
Puis, je fus témoin d’une scène cocasse !
Devant moi, un homme lançait sa ligne, il pêchait. Une fille passa et lui demanda s’il prenait quelque chose, s’il avait déjà pris quelque chose, ce qu’il pouvait prendre…l’homme répondait de manière évasives et fini par lui dire pour qu’elle lui laisse la paix, que lui, il aimait ça pêcher ! Comme d’autres aime faire d’autres choses ! Il doit toujours se faire poser la question !!
La journée avançait, il y avait un Oktoberfest à Osoyoos, mais ça coûtait 38$. Ça avait l’air d’un souper, suivi d’une danse. Ouin… Je retournai au camping me faire un bon souper, et un feu peut-être encore !
Avant de rentrer, je retournai faire un tour de ville et alla voir-Croyez-le ou non- le désert Canadien! J'en revenais, je ne savais pas qu'il y avait un désert au Canada... et croyez-moi, le soleil, on le sentait!
En arrivant, j’envoyais la main à mon gardien. Deux minutes plus tard, il était à mes côtés et je fis remarquer que mon site n’était pas beaucoup ensoleillé ni le matin, ni le soir… et que si je voulais, je pouvais faire le tour et me choisir un site à mon goût. Lui, me proposait le no15. Il m’escorta donc avec son pick-up qui ouvrait la route, dans le petit sens unique du terrain de camping ! « we brake the rules ! » me dit-il ! Avant de me quitter, il m’offrit caché dans une chaussette, un shooter de sa bouteille de tequila à l’amande. Souvenir du Mexique où il passe ses hivers depuis les cinq dernières années.
Il me donna du bois pour que je puisse me faire un feu et me promis de repasser après la game de hockey. J’avais l’impression que l’on avait un rendez-vous !
Le ciel était bleu, les collines jaunes brunâtres et désertiques, les champs verts au bas des collines, les arbres jaunes verts et rouges. Le tout se miroitant dans le lac devant moi. C’était magnifique.
Mon souper fût bon, mon feu beau et je fis de la couture sur le bord du feu. Pris un rhum avec mon hôte avant de me coucher.
Au matin, mon gardien repassa. Je le remerciai et je lui promis d’arrêter prendre un verre de tequila au Mexique avec lui si jamais je m’y rendais.
Je quittai Osoyoos, je souriais en prenant la route.
Ma direction : Vancouver.
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