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vendredi 31 août 2007

On fait ce que l'on est.. ou L'on est ce que l'on fait?


Je devais vraiment faire du lavage aujourd’hui… Une fin de semaine de camping et de festival de musique sous la pluie et dans la boue, et aussi ; depuis que je travaille devant les woks du resto thai… je sens le thai ! Et mes vêtements s’épuisent plus rapidement.

À l’auberge, il est possible de faire son lavage pour 1.50$ et pour un 1.75$, on utilise le sèche-linge…
Mais la contrainte avec l’auberge, c’est que les heures d’utilisation sont de 17h à 23h. Durant ces heures moi, je travaille !
Je sais que l’une des filles de l’auberge accepte que j’utilise les machines en dehors des heures habituelles, car je suis une habituée de l’auberge… Mais aujourd’hui le directeur de l’auberge était là… et de toute façon, moi, dans la vie ; j’ai de la difficulté à demander.

Alors, je me suis dirigée vers la buanderie de Jasper. Les nouvelles machines électroniques, rapides et commerciales, seraient parfaites pour un après-midi un peu pressé.
4$ le lavage, et entre 1,50$ et 2$ le séchage, selon les vêtements… plus dispendieux, mais je suis contente de me trouver dans un nouvel environnement.

Je suis toujours entre l’auberge et le travail, mis à part quelques arrêts pour une bière… au Dead dog. Voyez le nom du bar !! Dead dog ! On sert à manger durant la journée ! Avec un nom comme ça… on sert des burgers !

La buanderie ne semble pas avoir de nom… mais il y a de bons cafés, la lumière est belle, la dame est sympathique et des machines qui économisent l’eau et l’énergie… J’avais tout ce qu’il faut.

Écrivant à mon ami Gilbert, plus tôt aujourd’hui, je me suis mise à penser à la rentrée scolaire que je ne vis pas cette année…pour la première fois depuis bien longtemps, car avant de travailler dans un cégep… j’étais à l’université !

J’étais certaine que la rentrée scolaire serait un moment difficile pour moi. Que je repenserais à tous ces merveilleux moments passés durant les dernières années ; aux rencontres avec les étudiants, certaines rencontres étant plus marquantes que d’autres, et à mes collègues, ces amis du quotidien… Mais il n’en est rien. Je ne suis pas triste de me pas y être. Je ne m’ennuie pas… Et, je me questionne…

J’ai fait mes études universitaires dans le but bien précis de travailler dans un cégep.
Même plus !
J’ai déménagé à Montréal pour faire ces études universitaires !
Je n’avais jamais envisagé sérieusement faire un autre métier. Une maîtrise en cours, je me disais bien que je pourrais faire autre chose avec ça, mais quoi ? Je ne le sais toujours pas. Bah… j’ai une vague idée, mais on verra comment les choses se concrétisent.

J’ai déjà été si souvent déçue, là je ne fais pas de plans à long terme.

Ce que je réalise présentement, c’est que devant ce wok thaïlandais, à faire sauter les légumes et les nouilles de riz, pour faire de succulents pad thai, pad ki mao ou pad siew ; je me sens bien… Est-ce que c’est le travail d’équipe qui est plus présent ? L'absence de responsabilité? Est-ce la nouveauté ?
Peut-être que je n’étais tout simplement pas ou plus à ma place ?

Je ne cherche pas à connaître la réponse, pas pour le moment…
Je sais que je veux donner une autre importance au travail, que je veux voir le travail autrement dans ma vie.
J’aime travailler. Et les petites jobs ne m’embêtent pas, les grosses non plus… mais les irritants m’embêtent et c’est ça que je fuis, que j’évite et que je veux enrayer.
J’aime faire les déménagements, j’aime peinturer, j’ai vraiment aimé couler du béton (!) j’aimerais apprendre la mécanique et à faire de vraies coupes de cheveux (car là je coupe à l’œil et avec la confiance de mes amis !) Je suis prête à faire un peu n’importe quoi, mais je ne ferai rien qui ne me rend heureuse.

Je constate que j’apprends rapidement, que j’ai beaucoup d’intuition, que je suis débrouillarde et habile manuellement. J’entends mon amie Geneviève, qui me disait, il y a longtemps déjà, que j’étais « quick», que je comprenais vite… Je ne le voyais pas ! Je comprends maintenant !
Je voulais me mettre au défi par ce voyage et valider certaines choses… je suis sur la bonne voie ! Je valide !

Je crois sincèrement avoir fait l’un des plus beaux métiers du monde… celui d’animatrice culturelle, et il faut peut-être le voir de près pour le savoir.
J’ai côtoyé des gens fabuleux ; créatifs, passionnés et investis.
Mais je sais aujourd’hui que je n’étais pas heureuse… Étais-ce le contexte ?
... Je crois que oui, malheureusement...
Dans un autre contexte, les choses auraient probablement été différentes, mais on ne refait pas le monde et on ne refait pas sa vie. Les choses se présentent, c’est la valse de la vie.
Une valse à combien de temps ? Faut-il suivre le tempo ? Et, qui bat la cadence?

En écrivant à Gilbert aujourd’hui, je me demandais…
Est-ce que l’on fait ce que l’on est ? Ou, est-ce que l’on est ce que l'on fait ?
Je cherche MA réponse.
Connaissez-vous la vôtre ? Je veux dire ; la connaissez-vous vraiment ?

Entre l’ambition et la détermination et le désir de comprendre et de se dépasser, je rage souvent que les choses n’aillent pas assez vites.
Suis-je « quick » comme le disait Geneviève ?
Les choses iront-elles à mon rythme un jour ou devrai-je m’adapter ?

Je suis de ceux qui se posent beaucoup de questions, certains diront trop de questions.
Mais j’aime questionner.
J’aime réfléchir et croire que rien n’est acquis.
Aller plus loin, voir le fond des choses et ce qu’il y a entre les lignes.

Alors la question reste… Est-ce que l’on fait ce que l’on est, ou l’on est ce que l’on fait…
Je suis curieuse d’entendre votre réponse…

1 commentaire:

Akimette a dit…

Est-ce que l’on fait ce que l’on est ou l’on est ce que l’on fait ?

Maudite bonne question !

Si tu étais en face de moi, je t’ouvrirais une bonne bière froide et je roulerais un joint en salivant savamment ma réponse…

C’est simple, pour moi… On fait ce que l’on est sinon j’ai un emploi qui m’attriste et je travaille au lieu de mettre en pratique ce que je suis !

L’argent, le salaire ne doit pas avoir d’importance pour un moment puis il faut améliorer les conditions à force de bûcher et de poursuivre ce que l’on veut. Tu le sais avant de te connaître, j’étais monteuse sonore, le salaire était très bon mais le plaisir total n’était plus au rendez-vous ! Maintenant je suis dans le domaine social, j’aime ce que je fais, je cherche les défis et à me dépasser… J’ai bûché fort pour arriver où je suis sans diplôme ! J’en suis fière mais parfois le salaire me fait suer..

Entre changer une infime partie d’un parcours d’adolescent et stresser sur un bout de son à livrer pour hier après-midi, j’aime mieux mon contact privilégié avec l’ado que les chichis et futilités de la post-production sonore..

C’est vraiment drôle que tu parles de tout cela en ce moment… Parce que ces temps-ci, je me dis que peut-être je reviendrai à ce métier de monteuse en combinant d’autres choses à « cette sauce » pour me satisfaire… Combiner argent (cinéma) et bénévolat (travail social) pour la sécurité de mon nouveau-né et la satisfaction de soi !

Ça prend une heure pour faire une minute de son et nous sommes environ 6 à travailler sur les mêmes minutes qui « anyway » ne seront pas parfaitement écouté par le spectateurs qui vont manger bruyamment leur pop corn sur notre travail de moine!

Il y a une énorme différence de chemin de croix ! Entre le futile et l’utile, où est-ce que je me place…. JE ME POSE LA QUESTION !!!!

Qu’est-ce que MOI je veux en retirer ? J’ai besoin de quoi afin d’être presqu’heureuse en revenant au bercail à chaque soir?

Pour ma part, je veux la reconnaissance de mes pairs, pouvoir être créative, contrôler ce que je fait sans être maniaque et avoir du plaisir (en masse!).

Toi, Anny, qu’est-ce que tu veux ? C’est vrai, tu es manuelle, tu es « quick », tu aimes le travail d’équipe mais en même temps tu sembles aimer faire comme tu l’entends…. Tu aimes rire, sortir ta folie, être l’ange de quelqu’un (comme la vieille dame que tu avais croisé à Montréal une fois !).. et tu as des atomes crochus avec les « vieux »…. Tu aimes quand ça bouge, quand ton horaire est chargé et planifié (un été non planifié avait l’air mortel pour toi !) ..et il ne faut pas oublier, l’œuf de la bénédictine du matin doit être parfaitement cuit à ton goût

Tu fais quoi avec tout ça ?

Crisse…. Ça mérite un gros tableau pour analyser tout ça !!!

Ton voyage est le début de ta réponse, tes questions à l’infini c’est toi… On se pose trop de questions, je suis pareille, copier/coller !!!

Je crois, très humblement que c’est dans le mouvement que tu trouveras une réponse, à suivre tes intuitions, à laisser aller ce que tu es, à prendre une décision du cœur, entre toutes tes questions, tes blessures, ce que tu es et ce que tu veux…

Tu es chanceuse d’être en voyage, j’aimerais être auprès de toi parfois, à regarder la route devant moia et chantonner, le vent dans les cheveux. Ton voyage est le début de ta réflexion, tu pourras entendre tous les conseils sur la terre et faire tous les ménages de garde-robes que tu veux que demain… Il y aura que toi qui prendras l’avenue de gauche, de droite ou la ville d’avant ou la suivante…

ALORS, j’ai hâte de voir ta suite…

Je t’embrasse très amicalement !

Geneviève, xxx


Et je chantonne :

«Deviens-tu c'que t'as voulu?
Deviens-tu c'que t'avais vu?
Deviens-tu c'que t'aurais pu?
T'as-tu fait c'qu'y aurait fallu?»

… Aurait dit paraît-t-il, D. Boucher